le-pelleteur-de-nuages.blog4ever.com

le-pelleteur-de-nuages

"pink moon" (lune rose)

 

 

Artémis est une femme jeune et belle qui parcourt mon ciel sur un char d'argent à deux chevaux. De ces amours avec Zeus elle eut deux filles. Pourtant la sélène peut aussi avoir une couleur rougeâtre à une époque de l’après pâques… Comme j'en rêvais encore, à l'automne de ma vie.

 

 

C'était un soir inoubliable en Arcadie

Que fut écrit dans mon ciel l’amour du dieu Pan

Pourtant par négligence la belle transie

Aura comme la mienne, bien d’autres Amants
Je l'ai compris l'aurore d'un clair de nuit

Qui préparent aux matins proches de l’après Pâques

Ce fut donc à l'heure de ce moment bénit

À l'instant gris où tout devient dionysiaque

Quand les cieux printaniers sont sans nuages

Que roussissent au dernier gel les trop jeunes pousses

S'instruisant auprès d'une étoile au clair visage

Descendit ô merveille une gaie Dame rousse

Elle arriva là où je ne l'attendais pas

Tombant du ciel rien que pour moi, prétendit-elle

Quittant son effigie elle allait ici-bas

Pour connaitre une ère un peu plus providentielle

Avec moi qui ne suis qu'un Endymion berger

Hermite en sa grotte au Latmos qui survit

Mais nous voici déjà par l'amour enlacés

Empruntant à Gaïa pour un tout autre lit

Que celui dehors qui fut battu de très froid!

Lors, au risque vrai de l'aimer à en mourir

Pour la belle je me sentis devenu roi

Louant tout de ce qui peut néanmoins unir

Car conscient d'être plus vivant qu'elle et chaud

Je m'enquis pour mieux plaire à sa beauté lunaire

Puis entrepris de feuilleter face à son dos

L'éphéméride de ses bienfaits luminaires

Sacrant pour elle afin d'offrir mon corps d’amant

Sans connaitre s'il sera demain immortel

L'acte présent faisant alors événement

Je restai là timidement serré contre elle

Mais pressentant déjà la ferveur de son cœur

Attestant en passant que le rêve est magique

Jurant qu'en son œuvre surgit tant de bonheurs

Que l'instant par instinct se ressent magnifique

De souffles qui s'exhalent en les nombreux soupirs
De Déesse olympienne en l’espace éthéré

Pour qui même la face cachée est sourire

Voit  rousse et belle venue sa Séléné

Aérienne descendue un soir sur la terre

Vers un pâtre né amant de sa divinité

Comme pour l’acquitter de son ministère

Tu es venue sensible d'outre proximité

Los les regards qui se croisent s'accrochent

Il se dit de jolis mots s'adressant à toi

Mais la jalousie est mère d’autres titans

Que ta beauté sans la vertu laisse pantois

Jusqu’à tenter noyer ton frère hélios en l’Èridan

Ceux-là qui prennent feu pourront bien t'éteindre

Tes braises froides resteront mêlées aux miennes

En rêve, rien ne saurait m'empêcher de t'étreindre

Pas plus que faire déchanter mes amours antiennes

Qui savaient m'emporter dans de violents désirs

Alors que j'allais prendre feu dans l'âtre exquis…

Mais les retenais pour te mieux sentir frémir.

 Las, je ne vis séant qu'hivers attendrissants.

Aïeul égaré poétisant seul ses nuits

Caressant quelques souvenirs resplendissants

À leur lumière, se débarbouillant du gris

Tandis qu'un léger souffle s'immisçant complice,

Frôle un fantôme en mon âme inconsciente

Tel un baiser dans le cou de mon rêve et glisse

Vers les abysses de ma pensée chancelante.

 

Alors je m'accroche et persiste, je caresse mon torse, imaginant le tien qui me tourne le dos. Malgré ta muraille, je suis nu contre toi et je t'entends murmurer quelle fougue! Quelle envie! Quelle ivresse!!!

Quel merveilleux amant je fais! À la fois empreint de fougue et de délicatesse , j'ouïs ton cœur qui palpite mais ne jouit. Il ne sait voir ainsi le désir qui m'habite...


NB: Concernant Endymion : Zeus promit de lui accorder la réalisation d'un vœu, Endymion choisit l'immortalité aux dieux, quitte à rester plongé dans un sommeil éternel.

Dans tous les récits qui sont consacrés, il dort à jamais, immortel mais toujours inconscient. Demeurant aussi beau, il repose étendu sur le flanc de la montagne, aussi lointain et immobile que dans la mort, mais chaud et vivant; et nuit après nuit, la Lune lui rend visite et le couvre de baisers… D'autres vous diront qu'elle l'aurait endormi, afin de pouvoir à tout moment le rejoindre et l'embrasser. Mais on dit aussi que cette passion ne lui apporte que peine… Et moi d'y mêler ma pauvre histoire de mortel insignifiant en tout! Alors allez savoir qui m'aime, me lit, ou s'en fout!?

 

RHD



14/05/2016
13 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 34 autres membres